Lorsqu'on commence à pratiquer le yoga, il y a parfois des postures pour lesquelles on est réfractaire. J'ai remarqué que le chien tête en bas est l'une des postures que les nouveaux étudiants n'aiment pas beaucoup pratiquer.
Pourtant, cette posture est la même que la position de départ de la pince assise. Regardez les images. Si vous faites une rotation des photos, la posture est la même!
Pourquoi alors la posture du chien tête en bas est-elle si difficile à apprécier au début? Il est vrai qu'on ressent des sensations dans tout corps. Mais surtout, dans cette posture, la perspective est tout autre!
D'ailleurs, on a souvent une idée de la façon dont les choses sont "correctes" et cette posture peut être psychologiquement déstabilisante puisque les choses peuvent sembler "incorrectes".
Dans cette posture, les éléments que vous voyez habituellement sont vus la tête en bas et la vision est limitée. Ces sensations peuvent être désagréables au début et différentes émotions peuvent apparaître. En ayant une vision limitée, vous devez aller chercher les ressources intérieures pour maintenir la posture. Vous utilisez vos autres sens, votre intuition et votre esprit. Cette posture aide à amener l'esprit dans le moment présent.
Lorsque vous choisissez de sortir de votre zone de confort et que vous explorez les sensations (et non la douleur), vous pouvez maintenir cette posture pendant quelques respirations. Lorsque vous en sortez, en général, vous sentez que vous avez étiré vos muscles et qu'ils ont bien travaillé. De plus, vous avez l'esprit plus clair et plus alerte.
En vous permettant d'avoir une perspective différente, vous vous donnez de nouvelles opportunités de croissance dans votre yoga.
La posture du chien tête en bas dans votre vie
Je considère qu'une pratique de yoga qui n'est pas transportée dans la vie est incomplète. Je vous invite donc à amener le symbolisme de la posture du chien tête en bas dans votre vie de tous les jours. Voyez dans quelle situation vous avez une vision limitée et que vous êtes déstabilisé parce que les choses semblent "incorrectes".
Plutôt que de chercher en nous quels sont nos besoins et la raison de leur existence, nous nous laissons grandement influencés par la publicité, les tendances et la dernière mode. Une autre source pour alimenter nos besoins est souvent "ce que les autres vont en penser"! Face à toute cette offensive, il est très difficile de connaître ses besoins réels et d'avoir son opinion propre.
Notre vie est souvent remplie de conditionnements de toute sorte par rapport à tous les sujets: le travail, l'argent, les amours, la famille, l'éducation des enfants, la vie sociale, etc.
L'argent et le travail sont de bons exemples de conditionnements. Avec les perceptions face à l'argent, les demies mesures sont plutôt rares. Voici quelques-uns de ces conditionnements. Vous vous reconnaîtrez peut-être. Notez que je ne porte aucun jugement sur ces conditionnements. J'en ai vécu quelques-uns...:
- "Il est très important que je gagne beaucoup d'argent afin d'être à l'abri du besoin."
- "Je suis une personne évoluée spirituellement et je n'ai pas besoin d'argent."
- "Ceux qui ont réussi à accumuler beaucoup d'argent l'ont fait sur le dos des autres."
- "Il suffit de travailler fort pour gagner de l'argent. Les mendiants n'ont qu'à travailler."
- Au Québec, jusqu'aux années 1970, on se croyait né pour un petit pain. Il n'y avait pas de raison pour essayer de gagner plus d'argent. Lorsqu'on le faisait, la perception était qu'on essayait d'être meilleur que les autres.
- "Je peux dépenser sans compter. J'aurai toujours de quoi vivre."
Lorsqu'on vit de forts conditionnements, comme les exemples ci-haut, il est très difficile de les remettre en question. Voilà où la posture du chien tête en bas vous est très utile: remettre les conditionnements en question.
Lorsque vous vous dites: "Je l'ai toujours fait de cette façon" ou "C'est ainsi qu'on le fait", vous pouvez difficilement voir d'autres options. Il est souvent facile de se faire l'avocat du diable avec les autres. Si vous avez de fortes résistances face à une situation ou à une émotion, faites-vous votre propre avocat du diable.
Osez balayer vos réflexes et vos conditionnements. Vous vous rendrez compte qu'il existe de nombreuses solutions pour une situation difficile ou qui semblait dramatique.
Comment développer une nouvelle perspective
- Lorsque vous vivez une situation conflictuelle, utilisez-la pour remettre vos conditionnements en question.
- Remettez vos réflexes en question.
- Explorez les sensations qui émergent des situations difficiles que vous vivez. Vous vous rendrez compte que, contrairement à ce que votre mental vous suggère, la vie ne s'arrête pas là.
- Soyez l'avocat du diable avec vous-même plutôt qu'avec les autres.
- Soyez ouvert aux autres options que la vie vous offre.
- Utilisez les sens que vous utilisez peu ainsi que votre intuition pour régler une situation.
- Voyez le beau côté de votre situation. La plupart du temps, il y a une situation d'apprentissage à toute épreuve ou difficulté.
- Soyez reconnaissant envers les beautés offertes par la vie.
L'habitude de voir les choses différemment et d'adopter une nouvelle perspective ne se développe pas du jour au lendemain. Soyez patient envers vous-même. Exercez-vous chaque jour et vous verrez une différence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire