Le yoga n’est pas
uniquement basé sur les postures originales, il s’agit d’un art complet qui
agit sur la personne en tant que corps et esprit, mais aussi dans
l’environnement dans lequel elle vit. J’ai choisi de vivre et d’enseigner ce
mode de vie avec la grande satisfaction de pouvoir enfin vivre le vrai bonheur
que je connaissais plutôt mal. En effet, le yoga me permet d’atteindre le
bonheur, qui se manifeste par la paix avec soi-même et avec les autres. C’est
ce que nous enseignent les niyamas à travers 5 étapes.
1ère
étape : le Niyama Saucha, la pureté
Le principe du Niyama Saucha réside dans la
conviction que les impuretés que nous côtoyons au quotidien, une atmosphère
négative, des sentiments de troubles sont des blocages à l’accès au bonheur. Un
travail de purification sur soi est alors à exécuter régulièrement afin de
pouvoir s’élever spirituellement, et d’avoir la capacité de maîtriser ses sens.
Ainsi, le bien-être qui est déjà en nous peut être ressentit pleinement, avec
de nouvelles habitudes adéquates.
Par exemple, nous pouvons opter pour des
gestes respectueux pour notre environnement à travers la consommation de
nourritures saines et biologiques. Ou encore, nous pouvons nous cultiver de
manière inspirante et constructive pour l’esprit au lieu de nous attarder sur
les manipulations médiatiques qui polluent notre façon de penser et d’agir.
Mais aussi, le simple fait de vivre dans un environnement désordonné entraîne
le désordre dans notre esprit, dans notre façon d’être, dans notre vie.
2ème
étape : Niyama Santocha, le contentement
Dans le yoga, le principe de contentement fait
référence à l’acceptation de soi, de sa situation et de ses avoirs. Cela n’est
pas forcément un frein à l’ambition, mais avant cela, il est important de
prendre conscience de notre valeur personnelle et de nos valeurs
exceptionnelles. C’est une réalité que l’on n’a pas à envier à autrui, dès lors
qu’on accepte de faire confiance à la puissance de notre propre force créatrice.
Par exemple, face à l’échec d’un examen, l’attitude idéale est de se tourner
vers les causes au lieu de se laisser abattre.
De la même manière, il est important d’apprendre
à recevoir. Face à des exigences de plus en plus élevées, nous avons la
critique facile et passons à côté du bonheur procuré par le fait de recevoir et
le plaisir de celui qui nous le donne. Par exemple, lorsque notre enfant nous
donne un dessin, apprenons à le recevoir et ne lui enlevons pas ce plaisir en
lui reprochant un coloriage mal fait.
Enfin, le Niyama Santocha met l’accent sur la
gratitude que l’on devrait avoir continuellement envers la vie, qui nous offre
des cadeaux exceptionnels tous les jours. En effet, à force de rechercher ce
que l’on n’a pas, ou oublie ces bonnes choses dont nous disposons pourtant. Par
exemple, votre vol est annulé pour cause de brouillard. Au lieu de s’énerver,
rendre grâce au fait d’être encore au sol. Mais aussi, le sourire de son enfant,
le plaisir d’écouter de la musique dans les embouteillages, la découverte d’un
livre, tout cela peut être matière à satisfaction.
3ème
étape : Niyama Tapas, la discipline enthousiaste
Le Niyama Tapas part du principe que l’effort
peut se faire avec plaisir. Pour cela, il ne faut pas sauter les étapes et essayer
d’aboutir à des défis impossibles. Ici, il est important de prendre conscience
de ses limites et de les dépasser progressivement. Il est également important
d’accepter les situations et d’agir en conséquence. Le dépassement de soi et
toute action se fait alors avec bonheur dans la mesure où les objectifs sont
établis de manière réaliste et le fait de pouvoir se projeter dans une réussite
certaine apporte la joie et la satisfaction.
Par exemple, dans le désir de perdre du poids,
il faut déjà se projeter dans la situation à venir et y trouver la source de
satisfaction évidente. Puis, viser des objectifs réalistes, tel que perdre une
taille, puis une autre… en considérant
les capacités physiques et mentales. Il est inutile de programmer une perte immédiate
de trois tailles dans des conditions de souffrance et aboutir à un échec.
4ème
étape : Niyama Swadyaya, la recherche et l’observation du soi
intérieur
Le bonheur, c’est également se connaître pour
pouvoir s’accepter. Nous ne pouvons pas être vraiment heureux en subissant des
influences extérieures et finalement, devenir quelqu’un d’autre. Le principe du
Niyama Swadyaya réside alors dans la connexion de soi avec sa vraie nature tout
en contrôlant les fluctuations du mental. Ainsi, une fois que l’on sait ce que
l’on est, ce que l’on aime, ce que l’on veut, il faut travailler sur trois
points importants pour aboutir au bonheur qu’il apporte. Tout d’abord, la
concentration de notre conscience sur ce que nous sommes nous permet de ne pas
nous laisser influencer par autre chose. Ensuite, la méditation est ce moment
où nous commençons à vivre ce que l’on désire en étant impassible face aux
autres possibilités. Enfin, l’extase est ce moment où l’on réussit à être
totalement nous-mêmes, dans toute notre splendeur.
Plusieurs outils peuvent nous permettre de
trouver ce que nous sommes, puis de travailler sur ces points. Le développement
personnel, la lecture de certains textes classiques, l’écoute de la musique
sont par exemple des outils qui nous ouvrent vers nos propres voies pour une
connexion avec le soi intérieur.
5ème
étape : Niyama Ishvara-Pranidhana ou l’abandon au divin
Ce que l’on apprend par des postures en yoga
se transposent par des comportements dans la vie quotidienne. Le Ishvara
Pranidhana est une posture qui évoque parfaitement cela. Dans un premier temps,
la réalisation de la posture évoque les résistances physiques, et il est bon
d’en prendre conscience dans le calme. Cela peut se transposer sur une
situation difficile que l’on vit. Ensuite, ces résistances se réduisent et nous
nous avons la possibilité de performer
notre posture dans la sérénité. Dans le quotidien, cela fait référence à
l’ajustement des réactions par rapport à une situation désormais posée dans le
calme et sans stress. Enfin, nous aboutissons à un résultat parfait avec l’aide
des niyamas précédents, en considérant le principe de contentement (niyama
santocha), en le faisant sans considération d’effort contraignant (niyama
tapas), correspondant à notre soi intérieur (niyama swadyaya).
Ainsi, nous pouvons nous épanouir dans le
bonheur.
Diva Yoga
Sources : Articles de Pierre Bélisle et Manuel de formation de professeur de yoga
Ce mois-ci, cet article répond au thème « Le
bonheur, tout le monde est à sa recherche mais qu’est-ce que
c’est ? », organisé par le blog Les
livres du bien-être pour l’événement A
la croisée de blogs.